lundi 1 octobre 2012

L'art thérapie

Parfois peu incités à s'exprimer et proposer, mais aussi peu habitués à être mis en valeur, les enfants du SDC présentent un déficit de confiance en soi qui se manifeste souvent par la destruction et la violence. C'est d'ailleurs souvent la raison de leur présence au centre.

Après plusieurs mois d'évaluation et d'observation, nous avons remarqué leur besoin vital de s'exprimer, de dessiner, de peindre, de modeler ... de créer, tout simplement. En complément de l'éducation scolaire et la formation professionnelle, le développement individuel à travers l'expression artistique, entre autres activités, fait donc partie de notre programme de réhabilitation au SDC. Celui-ci se construit au fur et à mesure de l'aide proposée par certains membres de la communauté de Bacolod.

Depuis maintenant un mois, le pasteur Arthur Bailes, un artiste local actif rencontré dans sa galerie d'art visuel dans le centre de Bacolod grâce à Maggy Echaus, s'est proposé pour conduire des séances d'art thérapie aux enfants qui le souhaitent. Sans surprise l'activité est un succès avec près de 30 enfants présents chaque semaine et avides d'expression artistique.

Au cours des premières séances, le thème de la famille fut abordé à travers la bande-dessinée. Chaque enfants a pu apprendre à construire une histoire autour de sa vie, de ses rêves. L'objectif était de présenter les oeuvres aux parents présents au cours du “Family Day” de la fin du mois septembre. Chaque dessin sera également un support riche en enseignements pour les étudiants en psychologie de l'université qui vont dès novembre mettre en place leur programme de soutien psychologique aux enfants.

C'est maintenant le festival Masskara, le “festival des sourires”, sorte de carnaval créé il y a 40 ans alors que l'île de Negros dépendante de l'industrie sucrière traversait une situation économique difficile à cause des prix très bas du sucre,  qui a débuté ce lundi, et les enfants ont commencé un atelier de création de masque qui va s'étaler tout au long du festival.
Avec un enthousiasme débordant ils vont tout d'abord réaliser les moules de masques en argile qui vont être cuit au charbon de bois. Puis ils vont apprendre à faire du papier-mâché qui va servir à la réalisation des masques eux-mêmes, pour enfin les peindre de leurs couleurs préférées.

Ce sera pour eux l'occasion de faire aussi un peu partie de la fête alors que l'excitation grimpe doucement à Bacolod, que les rues se chargent chaque jour d'une foule de plus en plus dense, et que le manque des familles se fait réellement ressentir.

Après la réalisation de masques, ce sera au tour de la peinture au travers de laquelle les enfants seront amenés à s'exprimer, pour cette fois-ci redécorer leur cadre de vie, sans nul doute avec toujours autant d'envie et d'énergie.


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